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Un devoir d'accueil et d'intégration: par Laurent Berger

 

lb.jpgJ’ai dit récemment sur une antenne radio que la France avait un devoir d’accueil et d’intégration envers les réfugiés qui fuient la guerre et arrivent jusqu’à nous au péril de leur vie.

Nous sommes le pays des droits de l’homme. Soyons à la hauteur de nos valeurs en refusant l’égoïsme et le repli.

Accueillir 24 000 réfugiés c’est un devoir éthique qui n’a rien d’insurmontable. C’est aussi une opportunité économique et sociale si nous savons les intégrer et tirer parti de leurs expériences et de leurs compétences.

Dire cela c’est assumer nos valeurs ! Mais pour autant il ne s’agit pas de balayer les problèmes d’un revers de main. Regardons en face les interrogations et les tensions que la situation engendre.

Nous n’avons pas toutes les réponses. Mais le mouvement syndical doit agir, dès maintenant et concrètement.

D’abord en écoutant, sans juger, et en engageant la discussion sur le terrain. J’ai la conviction que si on veut préserver les conditions d’un débat public serein, indispensable à la démocratie et au vivre ensemble, il faut permettre à la parole de s’exprimer. Il faut entendre les inquiétudes des salariés et des citoyens, celles qui sont bien réelles, comme celles qui relèvent du fantasme – et y répondre, autant que possible, par des arguments de raison et des solutions concrètes.

C’est ce que j’ai fait en rencontrant le 20 août les salariés et les agents publics du Calaisis. Les policiers, les agents des douanes, les personnels des hôpitaux  m’ont fait part de leur fatigue, due au manque d’effectifs et de moyens, à des conditions de travail dégradées ; mais surtout de leur malaise face au sentiment d’impuissance. Ils sont convaincus que des réponses humanitaires sont indispensables, mais ils souhaitent de l’aide pour préserver l’activité de Calais et la cohésion sociale.

Ensuite, en activant tous les leviers d’actions pour faire face à l’urgence. A Calais,  la CFDT a interpellé le Premier Ministre sur la nécessité de débloquer des moyens supplémentaires - humains, financiers et logistiques – afin de préserver la dignité des migrants, tout en apportant des solutions aux salariés concernés.

Enfin, en nous mobilisant avec d’autres acteurs de la société civile, pour sensibiliser, interpeller, organiser la solidarité. C’est pourquoi nous sommes signataires de l'appel "Pour une fraternité en acte", qui entend construire un engagement dans la durée et lance un week-end d'initiatives sur tous les territoires, les 19 et 20 septembre. La CFDT est décidée à apporter sa pierre à l’accueil des réfugiés.

La « crise » des migrants n’a rien de conjoncturelle. C’est un défi considérable, qui nous engage à agir aux origines de ces migrations contraintes, et à repenser nos politiques d’intégration. Les solutions durables passent par plus d’Europe, plus de coopération, plus de solidarité. Ne laissons pas l’Europe  faiblir sur ses valeurs.  

En portant cette position d’accueil et d’intégration la CFDT est fidèle à ses valeurs humanistes, et fidèle à son histoire !

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