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Débat autour des rythmes scolaires. L’intérêt de l’enfant avant tout !

Le point de vue du syndicat Cfdt Interco Spp

Quelle est votre approche sur la mise en place de la réforme des rythmes scolaires ?

Pour nous, il est nécessaire d’avoir une approche globale en matière de moyens humains, il ne faut surtout pas opposer les différents personnels qui vont être impactés par cette réforme.

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Quelles sont vos propositions pour les différents personnels impactés par la réforme ?

Nous avons une exigence, investir dans les moyens humains pour cela il est faut:

  • Professionnaliser, déprécariser et valoriser la filière animation qui fait vivre le périscolaire.
  • Etre attentif aux agents des caisses des écoles, aux ASEM, aux ATE qui participent activement à la vie de l’école du 1er degré (maternelle et primaire).
  • Entendre les médecins scolaires, les SMS, les assistantes sociales scolaires.
  • Mettre en place de vrais plans d’éducation sportive, artistique et culturelle pour tous les enfants et s’appuyer sur les professionnels des équipements sportifs, des conservatoires et des bibliothèques.
  • Mesurer objectivement la zone d’impact au niveau des personnels et mettre de réels moyens financiers dans la conduite du changement.

Quel calendrier de mise en place préconisez-vous ?

Que la réforme se mette en place en 2013 ou en 2014 à Paris, que le temps libéré par le rétablissement de l'école le mercredi matin permette de retarder le début de la journée d'école, de la finir plus tôt ou d'allonger la pause de midi, pour la Cfdt le débat est ouvert, tant que l’intérêt de l’enfance reste la priorité.

Mais attention, s’il faut améliorer le climat scolaire, renforcer les politiques de réussite éducative, refonder l’éducation prioritaire en donnant plus de moyens aux quartiers « politique de la Ville », il ne faut pas sacrifier les personnels au nom de cette réforme.

Le point de vue des enseignants du Sgen-Cfdt

Quelle est votre position au sujet des rythmes scolaires ?

Une fois de plus, le Sgen considère qu’il faut mettre l’élève au cœur du système et donc, très logiquement, nous sommes favorables à une réduction de la durée des journées et un allongement de la semaine d’enseignement. Pour les enseignants, passer six heures de cours face aux élèves, quatre jours par semaine, c’est énorme. Il faut prévoir des journées moins longues ; à l’évidence, ce sera plus profitable tant pour les élèves que pour les professeurs.

Des études récentes effectuées par la MGEN et des universitaires ont montré que les enseignants souffraient au travail de la concentration de l’enseignement en un temps réduit. Les professeurs des écoles accusent une fatigue que ne compense pas le mercredi.

Les scientifiques disent la même chose depuis longtemps, sans être entendus.

Mais cette fois, il faudra les entendre. Les chronobiologistes disent en effet que la coupure en milieu de semaine est défavorable à l’apprentissage. Nous, enseignants, nous  devons  aider    les  enfants  les  plus  défavorisés  qui  décrochent  plus à  cause, notamment, de ces rythmes scolaires. Le Sgen ne serait pas hostile à ce que l’on réduise d’une semaine les vacances d’été pour diminuer le nombre d’heures de cours par jour.

Ce serait une crise avec le monde enseignant !

Pas forcément. Il y a beaucoup de nos collègues qui sont convaincus de la nécessité de bouger sur ces questions. Certes, il faut réformer doucement. Une semaine, ce ne serait pas impossible, tout de même. Je dois dire que certains de nos adhérents sont réservés à propos de cette réforme et nous ont reproché d’avoir approuvé l’orientation du ministre. D’autres, en revanche, ont trouvé que nous n’allions pas assez loin.

Le rôle du Sgen c’est de dire aux collègues que l’on peut évoluer sur les temps libres et les congés scolaires.

Il faut éviter la caricature. Les situations ne sont pas partout les mêmes. Par exemple, un professeur des écoles en région parisienne qui subit deux heures de trajet quotidien en RER n’adoptera pas la même approche qu’un collègue de province qui vit juste à côté de l’école. Nous disons donc aux municipalités : « Voyons au cas par cas. » Pas d’uniformité.

Un enseignant qui vit mal ses conditions de travail – il est vrai souvent dégradées – n’aura pas envie de revenir une demi-journée de plus. Mais il doit voir aussi que cette réduction du nombre d’heures par jour améliorera ses conditions de travail.

Le rôle des syndicats, en tout cas du Sgen, c’est de dire aux collègues que l’on peut évoluer sur les temps libres et les congés scolaires si cela facilite la vie des élèves et des professeurs. Les vacances ne compensent pas les conditions de travail dégradées.

Le ministre semble vouloir passer un deal pour faire passer sa réforme avec une prime ? Qu’en pense le Sgen ?

Le ministre peut en effet être tenté par cette démarche. Selon le Sgen, cette prime doit être versée aux professeurs des écoles non pas en compensation de la réforme des rythmes scolaires mais parce que cette prime est actuellement versée aux professeurs des collèges et des lycées et qu’à niveau de recrutement égal, la rémunération doit l’être aussi. Pour nous, il ne s’agit pas d’une compensation mais d’une mesure de justice.

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