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Laurent Berger, prend les rênes de la CFDT

Le compte à rebours est lancé. C'est ce mercredi en fin de journée que François Chérèque passera officiellement les rênes de la CFDT à l'actuel numéro 2 Laurent Berger.

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Préparée de longue date, sa succession se déroulera à l'occasion d'une Assemblée générale de la centrale mercredi et jeudi au palais de la Mutualité à Paris, devant quelque 1.500 cadres et dirigeants. Et Laurent Berger, 44 ans, sera officiellement nommé par le bureau national qui se tient mercredi soir, en marge de la rencontre.

Mais la vraie révolution en cours est ailleurs. Depuis 2010, Laurent Berger chapeaute le vaste chantier de refonte de l'organisation, dont l'AG va dresser un bilan d'étape. Décidé à profiter du climat interne apaisé pour bousculer les habitudes, il veut bâtir une CFDT « plus proche des salariés ». Symbole de cette volonté de changer d'ère, il dévoilera jeudi un nouveau logo.

Le mouvement part du rapport « Osez le changement » établi en 2009 par Marcel Grignard, trésorier confédéral. Sans fard, ce dernier pointe « l'urgence » d'un aggiornamento culturel de la CFDT, soulignant que son statut de premier syndicat, en nombre d'adhérents, ne doit pas occulter l'obsolescence qui, comme ses concurrents, la menace. D'ici à dix ans, 20 % de ses adhérents et 60 % de ses militants seront partis à la retraite. Les mutations du salariat et du management, ainsi que la réforme de la représentativité, qui impose de gagner dans les urnes sa place à la table des négociations, finissent d'imposer une remise à jour des pratiques.

Priorité absolue de la CFDT version Berger : mieux accompagner les militants de terrain, qui se disent « trop isolés », pour renforcer le rôle des sections d'entreprise. Des réseaux de référents de sections et des rassemblements d'élus ont été testés localement avec des résultats jugés encourageants. Parallèlement, six unions régionales et fédérations ont lancé des formations dédiées aux militants les plus prometteurs. Une pratique inspirée de celle en place depuis 2001 dans les Pays de la Loire, dont vient Laurent Berger. Il veut faire émerger « des jeunes, des femmes et des personnes issues des minorités » et a déjà repéré des profils appelés à prendre à terme des responsabilités nationales.

Sur le fond, la CFDT veut rompre avec sa culture pyramidale et centralisatrice pour basculer sur une approche en réseau devant lui assurer plus de cohérence et de réactivité. Une réflexion est lancée sur l'articulation entre les différentes structures (sections d'entreprise, fédérations, régions, etc.). Des fusions ou suppressions sont a priori exclues - trop sensibles - mais la CFDT veut en finir avec « le sentiment diffus d'un millefeuille de structures, et donc de redites, d'un manque de lisibilité, parfois d'une concurrence », explique Jean-Louis Malys, secrétaire national, dans le journal interne de la CFDT.
Syndicalisme de services

Cette volonté de repartir de la base, à laquelle François Chérèque a donné corps ces dernières années en lançant des tournées locales de responsables confédéraux, se traduira aussi par un recours accru aux enquêtes de terrain. Objectifs : affiner le cahier revendicatif...et casser l'image d'un syndicat snobant la base. « Le quotidien a tendance à nous happer vers "l'institutionnel" . Il faut remettre au coeur de la pratique militante les liens avec les salariés », insiste Hervé Garnier, secrétaire national. Autre outil clef : l'essor d'un syndicalisme de services. Des plates-formes téléphoniques de conseil juridique sont testées dans trois régions. Un succès, avec 100 appels hebdomadaires, sources de premiers contacts avec des non-syndiqués. Au point que les militants, d'abord sceptiques, s'ouvrent à une future généralisation.

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